" Cycle
I "
Avant d'être une bande dessinée,
Terra Incognita fut d'abord une nouvelle. Ce texte
initial ne fut jamais publié mais il me
permit de développer quelques réflexions
sur la nature humaine. Le propos exposé
dans Terra Incognita n'est pas particulièrement
optimiste.
A l'époque, je ne pouvais m'empêcher
de penser (et je le pense toujours) que l'être
humain porte en lui une capacité d'oubli
abyssal ; qu'il ne peut s'empêcher
de répéter inlassablement, au fil
des siècles, les erreurs de ces ancêtres.
Imaginons en effet qu'une catastrophe terrible
s'abatte subitement sur la planète Terre.
Une apocalypse qui entraîne la destruction
totale de l'espèce humaine.
Imaginons maintenant qu'une « entité »
quelconque arrive à sauver in extremis
une poignée d'êtres humains en les
projetant sur une extraordinaire planète
inhabitée.
Eh bien, je suis prêt à parier qu'il
ne faudrait pas longtemps pour que ces survivants
oublient leur statut privilégié
pour se taper sur la figure ; que leurs différences
de sensibilités, de races, de religions
prendraient vite le pas sur les impératifs
de la survie. Tout en faisant ce triste constat,
je me disais qu'il serait cependant intéressant
de voir évoluer cette bande de robinsons.
D'autant plus si le groupe était composé
d'une vingtaine d'hommes pour une seule femme...
Des survivants qui n'auraient pas été
choisi au hasard et qui s'apercevraient rapidement
que ce nouveau jardin n'est peut être pas
aussi édénique qu'on a bien voulu
leur faire croire... Des rescapés qui,
enfin, seraient confrontés à
une menace extérieure engendrée
par la propre capacité d'oubli de l'être
humain...
" Cycle II "
Le cycle II de Terra Incognita
aborde les même problématiques que celles du cycle
I (le voyage dans le temps; un homme partagé entre
plusieurs femmes; les cultures précolombiennes…),
mais traitées sous un angle différent:
Si le cycle I abordait ces différents thèmes en
nous projetant dans un lointain futur, le cycle
II, au contraire, nous renvoie dans le passé.
Au début du XVIème siècle pour être précis.
Ce cycle II sera également l'occasion de rendre
un hommage appuyé au grand Sirius et à sa saga
des Timour (Dupuis). Dans cette série historique,
Sirius mettait en scène un héros et sa descendance.
On retrouvait donc, au fil des albums, un héros
immuable, Timour, au visage inchangé, et qui traversait
les siècles comme s'il était frappé d'immortalité.
Nous avons voulu suivre ses pas. Dans le cycle
II, nous retrouverons donc le visage d'Erwan le
Naec mais porté par son descendant (à moins que
ce ne soit son ascendant :-) Jean-Baptiste (Juan)
le Naec.
Quant aux autres personnages du cycle I (malheureusement
pour les nombreux fans de Jezabel :-), ils ne
vivront plus que dans l'imaginaire du lecteur…
A moins que Simon, son chat, nous fasse une petite
visite… N'aurait-il pas neuf vies, comme tous
ses congénères ?…
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